Accueil Belgique Politique

Retour à un «Etat unitaire»: les propos de Bouchez font polémique en Flandre

Alors qu’il négocie une formation gouvernementale qui pourrait contenir de nouveaux éléments de réforme de l’Etat, l’informateur a déclaré dans Wilfried être en faveur d’un retour à un « Etat unitaire ».

Temps de lecture: 3 min

Les libéraux flamands de l’Open VLD ont réagi jeudi avec nuance aux propos de l’informateur royal MR Georges-Louis Bouchez rapportés le même jour dans un long entretien publié par le magazine Wilfried. Les personnalités du parti ne partagent pas la même vision idéale d’une « Belgique unitaire » que le jeune président du Mouvement réformateur. Mais il s’agissait d’une « opinion personnelle » de la part du Montois, indique Bart Tommelein, candidat à la présidence de l’Open VLD.

Le même mot, « efficacité », est repris dans une communication du parti : « Nous voulons que le pays fonctionne mieux. L’organisation de l’Etat doit être dirigée vers l’efficacité et un bon service aux citoyens et aux entreprises ».

À lire aussi Coalition fédérale: PS et N-VA ne se rapprochent pas mais ne se quittent plus

Dans un tweet, la présidente de l’Open VLD montre son soutien total à Bouchez : « De nouvelles idées sur comment nous pouvons travailler ensemble sont toujours les bienvenues . On ne gagne rien d’une pensée unique. Encore moins sur la séparation du pays. Comment nous allons rendre notre pays meilleur : c’est ça l’essentiel ».

Alors qu’il négocie une formation gouvernementale qui pourrait contenir de nouveaux éléments de réforme de l’Etat, Georges-Louis Bouchez, informateur, a déclaré dans Wilfried être en faveur d’un retour à l’Etat unitaire : « Je suis unitariste. Moi, je suis pour un État unitaire. Je ne parle pas d’efficacité quand je vous dis ça, mais d’attachement sentimental », affirme notamment M. Bouchez, dans cette interview qui remonte à décembre, alors que le nouveau président du MR avait déjà été nommé informateur avec Joachim Coens (CD&V).

« Si jamais il y a une prochaine réforme de l’État, alors, du point de vue de l’efficacité, la re-fédéralisation de certains pouvoirs est une option pour nous », déclare Rutten dans une courte réaction.

Du côté de la N-VA

Cette déclaration n’a pas plu à Bart De Wever, qui estime que « Cette déclaration nous ramène au 19ème siècle. Tout le monde à droit à son opinion, mais en tant qu’informateur. »

>> Retour à l’Etat unitaire : « La déclaration de Georges-Louis Bouchez nous ramène au 19e siècle » selon Bart De Wever

« Cela témoigne d’un manque de vision historique », détaille le président de la N-VA. « La Belgique est entre-temps composée de deux démocraties totalement séparées », estime-t-il encore, affirmant que l’unitarisme « fonctionnait quand les Flamands étaient des citoyens de second rang dirigés par d’autres qui ne parlaient pas néerlandais ».

Le chef de groupe des nationalistes flamands à la Chambre, Peter De Roover, affirme quant à lui que l’entretien « va sans doute compliquer encore les négociations fédérales ». « La question se pose de s’il s’agit d’une opinion détachée de l’actualité, ou d’un signal dans les négociations fédérales », ajoute-t-il.

 

Le fil info

La Une Tous

Voir tout le Fil info

13 Commentaires

  • Posté par Lemaire Bernard, jeudi 23 janvier 2020, 13:24

    Barth devrait dire: quand les flamands parlaient des dialectes propres à chaque régions et étaient dirigés par une élite flamande, qui par logique pour faire du commerce, parlaient la même langue: le français (beaucoup plus usité que le néerlandais, qu'on avait d'ailleurs foutu dehors pour quelques abus). Les dialectes étant rarement utilisés dans le monde des affaires. Prenons l'exemple de l'anglais. Les seuls ciments qu'il ait trouvés pour une unification sont la frustration, la victimisation, la détestation et le néerlandais. Pourquoi n'oblige-t-il pas les flamands à parler flamand, qu'il fassent comme les Catalans qu'il admire tant!

  • Posté par ROSSIGNON Jacques, jeudi 23 janvier 2020, 12:59

    "L’unitarisme fonctionnait quand les Flamands étaient des citoyens de second rang dirigés par d’autres qui ne parlaient pas néerlandais". Dixit De Wever. Toujours l'expression de ce sempiternel complexe d'infériorité, de cette vieille rancune qui constitue le seul moteur de la n-VA pour affronter l'avenir. Quelle misère ! Et voilà les hommes d'État dont nous disposons pour garantir le futur du pays !

  • Posté par Van Obberghen Paul, jeudi 23 janvier 2020, 12:24

    GLB a bien spécifié qu'il s'agissait de sa vision personnelle, plus sentimentale que rationnelle, et pas celle du MR. Il ne demande pas de réformes institutionnelles de re-fédéralisation de compétence, que je sache. Où est le problème???

  • Posté par NOBEN Karl, jeudi 23 janvier 2020, 13:15

    Rien n'est anodin en communication politique... Et la faire sur ce ton là est bien vu : rassurant pour le vieil électorat belgicain de droite (qui n'est plus au Cdh), passant un message vers le nord du pays sans trop insister...

  • Posté par Lambert Paul, jeudi 23 janvier 2020, 12:28

    Surtout en plus que selon un sondage du Knack , seulement 16 % des flamands veulent réellement le séparatisme et seulement 25 % des votants NVA et seulement 30% des votants vb, comme quoi ......

Plus de commentaires

Aussi en Politique

Voir plus d'articles

Sélectionné pour vous

Le meilleur de l’actu

Inscrivez-vous aux newsletters

Je m'inscris

À la Une