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Davos : Donald Trump fustige les «prophètes de malheur» devant Greta Thunberg

« Nous devons rejeter les éternels prophètes de malheur et leurs prédictions de l’apocalypse », a déclaré le président des États-Unis

Temps de lecture: 4 min

La passe d’armes était annoncée et elle a eu lieu, au moins par discours interposés : le président américain Donald Trump a fustigé mardi à Davos les « prophètes de malheur » du climat, tandis que la militante Greta Thunberg a répété qu’il était temps de « paniquer ».

« Nous devons rejeter les éternels prophètes de malheur et leurs prédictions d’apocalypse », a martelé Donald Trump devant l’élite économique et politique du globe, réunie dans la douillette station de ski des Grisons (Suisse) au premier jour du 50e Forum économique mondial (WEF).

Devant le président américain ouvertement climato-sceptique, un auditoire de grands patrons et de responsables politiques mais aussi la jeune militante suédoise, invitée pour la seconde année consécutive à Davos.

Greta Thunberg a d’ailleurs ouvert peu après, dans l’après-midi, une session au titre sans équivoque : « Eviter l’apocalypse climatique ».

Reprenant les expressions qui avaient impressionné Davos l’an dernier, elle a déclaré : « Notre maison brûle toujours. Votre inaction alimente les flammes heure par heure. Nous vous disons à nouveau qu’il faut paniquer, et agir pour l’amour de vos enfants. »

Plus concrètement, Greta Thunberg a appelé à « cesser immédiatement tous les investissements dans l’exploration et l’extraction d’énergies fossiles », « cesser immédiatement toutes les subventions aux énergies fossiles », « pas en 2050, pas en 2030 ou même en 2021 », mais « maintenant ».

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« Farce »

Donald Trump, lui, dans un discours clairement destiné à son électorat, a vanté l’abondante production d’hydrocarbures et l’indépendance énergétique des Etats-Unis, assurant qu’il ne laissera pas « des socialistes radicaux » s’attaquer à ce secteur lucratif -mais il s’est gardé d’évoquer les énergies renouvelables.

En campagne pour sa réélection en novembre et à quelques heures de l’ouverture de son procès en destitution à Washingon, qu’il a qualifié de « farce », M. Trump a déroulé à Davos, sur un ton plutôt monocorde, ses performances en termes de croissance économique et de créations d’emploi aux Etats-Unis à grands coups de statistiques.

Comme lors de sa première venue à Davos en 2018, l’hôte de la Maison Blanche a réaffirmé sa politique de l’« America First », saluant la trève signée la semaine dernière dans la guerre commerciale sino-américaine. « Nous nous aimons », a-t-il d’ailleurs assuré pour décrire sa relation avec le président chinois Xi Jinping.

« Le temps du scepticisme est terminé, les entreprises affluent de nouveau aux Etats-Unis (…) Le rêve américain est de retour, plus fort que jamais », a-t-il assuré, évoquant une « prospérité (…) sans précédent ».

« C’était à nouveau +America First+ », c’était incroyable », a déclaré à l’AFP Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Economie, qui a estimé que le président américain avait reçu un accueil » tiède « .

« Il a fait très attention à ne pas être hué. Sur ce sujet, il y a une immense majorité qui pense que sa position est un anathème et un immense problème «, a jugé pour sa part l’économie Kenneth Rogoff.

Donald Trump est « incroyablement susceptible, il n’apprécie pas d’être montré du doigt par une jeune adolescente, il lui a renvoyé la balle », a estimé pour sa part Robin Niblett, président du centre de réflexions Chatham House.

Le président américain « s’est concentré sur le commerce et l’économie », une attitude qui est » une anomalie en ce temps d’urgence climatique. Il a dû échapper au président qu’on ne peut pas faire d’argent sur une planète morte «, a commenté dans un communiqué Jennifer Morgan, directrice exécutrice de l’ONG Greenpeace

Selon l’ONG, dix banques régulièrement présentes au WEF ont à elles seules financé entre 2015 et 2018 le secteur des énergies fossiles à hauteur de 1.000 milliards de dollars : JP Morgan Chase, Citi, Bank of America, RBC Royal Bank, Barclays, Mitsubishi UFG, TD Bank, Scotiabank, Mizuho et Morgan Stanley.

Le président américain doit également avoir à Davos des entretiens avec la présidente de la Commission européenne, ainsi qu’avec le président irakien, peu après l’assassinat en Irak d’un puissant général iranien par les forces américaines.

 

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42 Commentaires

  • Posté par Chalet Alain, mardi 21 janvier 2020, 16:49

    Trump a tort de nier les problèmes, Thunberg n'a rien à proposer pour les résoudre et nos Ecolos ne proposent que des stupidités. Pourrions-nous laisser travailler les gens sérieux et compétents.

  • Posté par Binet Jean-Claude, mardi 21 janvier 2020, 15:55

    Trump ne rate aucune occasion de démontrer sa stupidité. Il devrait figurer au guiness book.

  • Posté par Thijs alain, mardi 21 janvier 2020, 14:29

    Tiens il y a un Iranien qui propose 3 millions de Usd pour fermer le clapet du gros con orange. Des candidats?

  • Posté par Naeije Robert, mardi 21 janvier 2020, 15:31

    Monsieur Thijs, Ceci est un grossier appel au meurtre. Vous devriez avoir honte.

  • Posté par Hawkins Danielle, mardi 21 janvier 2020, 14:04

    Trump Le Clown, et les plutocrates millionnaires présents à Davos, se moquent royalement des divers maux de l'humanité et de la planète. Ils font avant tout et surtout en sorte que, sous des dehors "humanitaires", le système en place, qui graisse abondamment leurs poches, ne change pas. Après Davos, ils iront faire bonne figure (et conscience) à Aspen en septembre 2020, pour la "retraite" annuelle "Be the Change" (sic). Puis ils rentreront chez eux (en jet privé bien entendu) pour recommencer à se graisser les poches. Et pendant ce temps là, la "human workforce" (termes employés à Davos!) n'a qu'à manger de la brioche ou crever de faim.

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