Nicolas Penneteau, héros malheureux d’Eupen-Charleroi : “On se sent seul après une erreur pareille”
Nicolas Penneteau assumait ses responsabilités sur son erreur qui a amené à l’égalisation des Pandas.
- Publié le 20-01-2020 à 08h21
- Mis à jour le 20-01-2020 à 10h42
Nicolas Penneteau assumait ses responsabilités sur son erreur qui a amené à l’égalisation des Pandas.
Les têtes étaient basses ce samedi soir à la sortie des vestiaires. Les joueurs du Sporting Charleroi étaient conscients qu’ils avaient peut-être laissé deux points importants en chemin à l’issue d’une rencontre qu’ils auraient pu gagner en se montrant plus efficaces.
Parmi tous les Zèbres, l’un d’entre eux avait moins le sourire que les autres. Après l’ouverture du score via Mamadou Fall, Nicolas Penneteau a en effet remis les Germanophones sur les bons rails en réalisant une grosse boulette sur un dégagement très mal négocié. Sa relance a atterri dans les pieds de Knowledge Musona, qui ne s’est pas fait prier pour égaliser.
"Je suis frustré de faire perdre deux points à l’équipe", avançait le Français devant les journalistes présents dans la zone mixte d’Eupen. "C’est une erreur technique de ma part. Je réalise parfois des petites volées au-dessus de l’adversaire. Ici, j’aurais dû faire passer le ballon bien au-dessus. J’analyserai cela et je verrai si cela n’aurait pas été mieux de l’envoyer à la main plutôt qu’au pied…"
Fort de son expérience, Nicolas Penneteau savait que cette faute était d’autant plus rageante qu’il avait réalisé une bonne partie pour le reste.
"Je pense avoir aussi réalisé de bonnes choses durant cette rencontre, sur des situations chaudes et pas évidentes", analysait le gardien arrivé au Sporting durant l’été 2014. "Il ne faut pas regarder que le négatif mais, en étant perfectionniste, on le retient quand même… Nous sommes des hommes et cela arrive de faire des erreurs. Le tout est d’en faire le moins possible. Je vais être énervé contre moi-même puis je repartirai au combat dès ce lundi."
La vie de gardien est telle qu’elle est : une erreur se paye cash alors qu’un raté d’un attaquant peut être oublié dans la minute. Le Zèbre qui fêtera ses 39 ans le mois prochain en était bien conscient à l’issue du match.
"Cela fait partie des risques du métier", avouait Penneteau. "Heureusement, il y a aussi de bonnes choses qu’on vit à ce poste-là (sourire). En tant que gardiens, nous sommes un peu seuls au monde malgré la présence des coéquipiers. Je savais que je pouvais compter sur eux mais quand on fait une erreur comme celle-là, on se sent inévitablement seul."
Cette erreur mise entre parenthèses, Penneteau réalise une très belle saison. Avec neuf clean sheets depuis le début du championnat (dont huit réalisés depuis la victoire au Cercle Bruges le 20 octobre 2019), le Corse est l’un des éléments du noyau qui permettent au Sporting de figurer en haut du classement de la Pro League. Un Sporting qui a réussi à enchaîner avec une douzième rencontre sans défaite mais qui n’a pas pu débuter l’année 2020 par une victoire.
"En menant au score et en ayant eu de bonnes occasions en première mi-temps, nous aurions mérité de rentrer au vestiaire à la mi-temps avec une avance", expliquait Penneteau. "Nous avons ensuite été plus brouillons. Nous savions qu’Eupen allait nous rentrer dedans, il n’y a pas eu de surprise. On s’était facilité les choses grâce à notre but qui est tombé rapidement mais nous avons connu ensuite plus de difficultés…"
Des difficultés qu’il faudra essayer de gommer avant une semaine importante durant laquelle les hommes de Belhocine affronteront Malines, le Club Bruges et Genk en l’espace de sept jours…
"Il nous a sauvés tellement de fois"
Avec solidarité, tout le groupe carolo a pris la défense de Nicolas Penneteau à la sortie des vestiaires.
Notre groupe vit bien." "L’ambiance dans le noyau est superbe." "On a rarement eu un effectif où les garçons s’entendent aussi bien." "Notre force, c’est notre collectif."
Voilà des phrases régulièrement entendues depuis plusieurs semaines dans le giron des Zèbres. Des phrases qui reflètent l’osmose qui existe entre les Carolos. C’est donc sans aucune surprise que les équipiers de Nicolas Penneteau ont défendu leur gardien après sa boulette à Eupen.
"L’erreur de Nicolas a directement été oubliée, expliquait Massimo Bruno. Cela ne servait à rien de lui parler, surtout pas à la mi-temps. C’est un gardien expérimenté et il s’est directement remis dans le match ; il n’a pas douté. Il a fait une erreur aujourd’hui mais il a sauvé l’équipe à tellement de reprises dans le passé qu’on ne peut rien lui reprocher. Cela fait partie du football et des événements d’une saison. Pendant le match, on a directement fait abstraction de son erreur pour se concentrer sur notre match."
Capitaine du navire carolo, Dorian Dessoleil n’a pas eu besoin de parler avec son gardien.
"J’ai 27 ans et Nicolas, 38 ans, je pense qu’il sait comment gérer une telle situation et comment repartir du bon pied. On n’en veut absolument pas à Nicolas. Et aujourd’hui ce n’est pas lui qui a fait perdre deux points au Sporting mais bien toute l’équipe."
Des propos corroborés par Karim Belhocine : "Nicolas est quelqu’un d’important dans l’équipe et il a déjà sauvé beaucoup de points cette saison. C’est ce que j’ai dit à la mi-temps et à la fin du match. Chaque joueur, entraîneur ou dirigeant peut commettre une erreur. Et, dans une famille, il faut pouvoir rattraper cela. On a eu les occasions pour faire oublier la mauvaise relance de Nico mais on n’a pas marqué. Cela peut arriver à tout le monde. Nicolas a sauvé l’équipe à plusieurs reprises en fin de match cette saison et il l’a encore fait ce samedi soir contre Eupen. Il faut bien qu’il soit coupable parfois d’une erreur sinon, à son âge il ne jouerait pas à Charleroi."