Météo douce pour la saison: faut-il faire une croix sur la neige cet hiver ?

Hautes Fagnes / La neige fait cruellement défaut

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Par Céline Biourge

De la neige, il y en a eu un petit peu dans la nuit de samedi à dimanche dans l’est et le sud du pays. Mais à l’heure qu’il est, elle a déjà fondu.

L’hiver est particulièrement doux pour l’instant. Cela veut-il dire qu’il faut faire une croix sur la neige cet hiver ?

"Pas nécessairement", explique Fabian Debal, prévisionniste à l’IRM, l’Institut Royal de Météorologie. "Nous sommes encore au milieu de l’hiver météorologique. L’hiver météorologique qui s’étend sur trois mois : décembre, janvier et février. Donc la deuxième moitié de l’hiver est encore à venir et des situations favorables à des chutes de neige peuvent encore se présenter durant le mois de février et même parfois encore au milieu du printemps. Nous connaissons les traditionnelles giboulées qui, lorsqu’elles interviennent dans une atmosphère encore assez froide, peuvent parfois conduire à quelques chutes de neige".

Autrement dit, ce n’est pas parce que "nous n’avons pas encore eu vraiment d’offensive hivernale jusqu’ici que nous pouvons conclure que rien ne pourra se produire durant la suite de l’hiver et le début du printemps".

Peut-on encore espérer pouvoir skier en Belgique ?

A la question de savoir si on peut aussi espérer pouvoir skier cet hiver en Belgique, Fabian Debal n’est pas totalement pessimiste : "Les conditions de ski, bien sûr, requièrent plus qu’une simple petite pellicule de neige. Mais, en tout cas, on ne peut pas exclure dans la suite de cet hiver, une ou quelques journées, propices à des conditions hivernales".

"C’est extrêmement difficile, évidemment, à prévoir avec précision", ajoute-t-il. "Mais le fait que nous n’ayons rien eu jusqu’à présent, n’exclut pas pour la suite de l’hiver éventuellement un épisode neigeux. On ne peut vraiment rien conclure d’un début d’hiver. Le temps qu’il fait pendant plusieurs mois ne préfigure généralement pas le temps qu’il va faire dans les trois mois suivants. Il n’y a pas vraiment cet effet de mémoire ou cet effet de persistance qui est amené à se poursuivre de manière systématique".

"Les hivers se suivent et ne se ressemblent pas"

C’est une particularité propre à la Belgique, précise le prévisionniste. "Il y a des hivers qui sont parfois presque intégralement doux et tempétueux même. D’autres qui sont plus hivernaux. Donc on ne peut rien conclure de ce début de cet hiver. Le fait qu’une grande première moitié de cet hiver a été douce et pluvieuse ne veut pas dire que la suite ne va pas donner lieu à des épisodes hivernaux".

Un effet du réchauffement ?

Pas question non plus de conclure que c’est une conséquence du réchauffement climatique sur base des températures actuellement douces même si la température moyenne enregistrée pour le mois de décembre 2019 à Uccle est de 5,9 degrés pour une normale de 3,1 degrés.

"Les saisons sont, par définition en Belgique, caractérisées par une grande variabilité", affirme Fabian Debal. Donc ce début d’hiver particulièrement doux "est un événement ponctuel". Et "si on ne regarde qu’un seul hiver ou qu’un seul mois où la température est plus élevée que la normale, cela ne doit pas conduire à des conclusions sur le climat".

Pour conclure que c’est une conséquence du réchauffement climatique, il faudrait qu’il y ait "une récurrence de ce phénomène ou la persistance d’une anomalie de températures sur plusieurs mois et plusieurs années". Ce qui n’est pas le cas actuellement.

Reste que sur la période qui va de 1833 à 2014, "un réchauffement global d’environ 2 degrés" a été enregistré. Et là, dit-il, on peut conclure que cela "constitue effectivement la signature du réchauffement climatique".

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