Steve Darcis ne regrette pas sa décision : "Rien ne me fera changer d’avis"
Le Shark ne regrette pas d’avoir pris la décision de mettre un terme à sa carrière.
- Publié le 15-01-2020 à 06h59
- Mis à jour le 15-01-2020 à 08h03
Le Shark ne regrette pas d’avoir pris la décision de mettre un terme à sa carrière.
Mardi, à Melbourne, dans le restaurant des joueurs, Steve Darcis a pris le temps de nous confier quel effet cela lui faisait et aussi quels étaient ses projets d’avenir.
Un peu plus tôt, il était allé voir le premier tour de qualifications d’Ysaline Bonaventure. Pas de surprise, il n’entend pas abandonner le monde du tennis.
Comment abordez-vous cette fin de carrière ?
"Bien ! On a fait dix belles journées à Sydney, à l’ATP Cup. J’ai fait quelques bons matchs, eu la chance de jouer au moins trois rencontres. L’ATP Cup, c’était la meilleure compétition que j’ai pu jouer en termes de préparation pour venir ici. Ils ont marqué un grand coup. Terminer par ça, en étant capitaine en plus, c’était vraiment une belle expérience. Et finir à Melbourne sur un tournoi du Grand Chelem, cela ne pouvait pas être mieux."
L’arrivée de cette fin de vie de joueur est-elle vécue différemment de ce que vous aviez imaginé ?
"Non, c’est exactement comme je l’avais imaginé. Je savais que ça allait être un peu bizarre au niveau des sensations et des sentiments. Mais j’ai tellement mal au coude. Je n’ai plus d’énergie par rapport à tout ça, donc je suis aussi super content d’être sur la fin. C’est un peu mitigé, mais ma décision a été prise depuis longtemps et je suis content de l’avoir prise."
On ne vous fera pas changer d’avis…
"Non, il n’y a rien qui me fera changer d’avis même si je devais vraiment très bien jouer ici. J’ai trop mal, je prends des anti-inflammatoires tous les jours, je n’ai plus envie. Le fait de beaucoup moins jouer va aider le coude à se remettre. Pendant quelques mois, je vais continuer à faire mes exercices de rééducation et après, tout va suivre son cours normalement."
Vous dites que la situation est peu "bizarre". Que voulez-vous dire par là ?
"Le fait que l’envie est encore là, que le niveau est encore là. Que ce soit tennistique ou physique, je pense que je n’ai quasiment jamais aussi bien joué que maintenant. Le seul problème, c’est que je suis obligé de m’entraîner un peu moins, que j’ai mal à chaque fois que je tape la balle. Je n’ai plus d’énergie par rapport à ça. C’est dommage, parce que l’envie est là et j’ai le sentiment de pouvoir revenir dans les ‘100’ ; je sais que je suis capable de le faire. Malheureusement, il faut être capable de le faire sur une année complète."
Avez-vous déjà tiré un bilan de cette carrière ? Quelles sont les souvenirs qui vous reviendront à l’esprit le plus souvent ?
"Je n’ai pas vraiment eu de regrets, j’ai tout donné, j’ai fait le maximum. J’ai eu des petites blessures, des grosses blessures mais je me suis relevé à chaque fois. Même après mon coude, j’étais revenu assez vite avant la rechute. Je me suis donné en matchs, à l’entraînement et j’ai quand même fait une carrière plutôt correcte malgré toutes les blessures."
Vous allez aussi laisser un bel héritage au tennis belge, celui d’un sacré combattant…
"Si c’est ce que j’ai laissé, alors je serai content. Les gens qui me connaissent savent que je n’ai jamais rien lâché, que je me suis accroché. J’ai eu des périodes difficiles mais je suis souvent revenu. Maintenant, une autre carrière va commencer."
Que pensez-vous de la décision prise de jouer les qualifications malgré l’épaisse fumée venant des incendies ?
"J’ai du mal à me dire qu’on puisse jouer dans des conditions pareilles. Je trouve ça un peu scandaleux pour la santé des joueurs. Je sais qu’il y a beaucoup d’argent en jeu, mais je n’estime pas que ce sont des conditions correctes pour que nous montions sur un terrain de tennis. J’ai été m’entraîner mardi un quart d’heure sans bouger car c’est difficile de respirer, et même en indoor l’air est vraiment pourri. Ce n’est pas bien, ce n’est pas une belle image pour le tournoi. Je suppose qu’ils font tous les tests nécessaires mais j’ai quand même un peu de doutes sur la qualité de l’air. La Ville demande aux gens de ne pas sortir mais nous on doit aller courir sur un terrain… C’est dangereux et j’espère qu’il n’y aura pas d’incident."
Vous connaissez tous les coins et les recoins de ce milieu. Du coup, à quoi va ressembler votre après-carrière de joueur ?
"Je vais rester dans le tennis. J’ai une proposition de la fédération : je vais commencer le 1er mars avec les joueurs âgés de plus de 18 ans. Je vais voyager encore un petit peu, rester dans le tennis et jouer encore un peu pour moi : pourquoi pas faire encore les interclubs ou un petit double de temps en temps avec les jeunes ? Mais avant, je vais prendre un mois pour moi, pour faire le vide."
Repartir sur le circuit avec un joueur, ça ne vous disait rien ?
"Si ! Cela m’a bien plu, j’ai eu des propositions mais elles ne m’ont pas spécialement attiré. Maintenant, j’étais ouvert à tout et je suis prêt à repartir, un jour. J’ai un contrat d’un an avec la fédération donc on verra si ça me plaît ; on verra si j’ai des propositions. Mais oui, le fait de repartir avec un joueur ou une joueuse est quelque chose qui m’intéresse. Mais, pour l’instant, je vais remplir du mieux que je peux ma mission avec la fédération, et après on verra si les choses bougent un petit peu."
La transmission, c’est important pour vous…
"C’est quasiment une des seules choses que je sais faire donc je trouverais ça dommage de ne pas pouvoir faire un peu profiter les gens de mon expérience même s’il y a plein de joueurs qui en ont beaucoup plus que moi. Mais, en Belgique, on n’en a pas énormément non plus… C’est le sport que j’ai choisi, c’est ma passion donc si je peux rester là-dedans, pourquoi pas ?"
Depuis que vous avez pris la décision d’arrêter, avez-vous eu des flash-back de grands moments de votre carrière ?
"Non, rien du tout. J’ai tellement réfléchi, j’étais tellement content d’arrêter, tellement content de me dire que j’allais arrêter d’avoir mal en montant sur un terrain… Peut-être que ça viendra après."