Benteke à Tottenham: pourquoi ça pourrait marcher
Ces derniers jours, les médias anglais évoquent la possibilité de voir Christian Benteke débarquer à Tottenham. Le Diable, qui ne marque plus à Crystal Palace, irait-il s'enterrer définitivement sur le banc d'un club du top ? Ou, au contraire, y trouverait-il son salut ? On a envie de pencher pour la deuxième possibilité. Explications.
- Publié le 14-01-2020 à 16h25
- Mis à jour le 15-01-2020 à 10h24
Ces derniers jours, les médias anglais évoquent la possibilité de voir Christian Benteke débarquer à Tottenham. Le Diable, qui ne marque plus à Crystal Palace, irait-il s'enterrer définitivement sur le banc d'un club du top ? Ou, au contraire, y trouverait-il son salut ? On a envie de pencher pour la deuxième possibilité. Explications.
Le 21 avril 2019, alors que des couples concevaient des enfants qui sont sur le point de naître, Christian Benteke inscrivait son dernier but en club. Neuf mois plus tard, le Diable s'est contenté de faire trembler les filets sous la vareuse nationale, à trois reprises (une contre Saint-Marin et deux contre Chypre), pendant qu'il restait muet sous la vareuse des Eagles. A ce jour, l'ex-Standarman n'a d'ailleurs inscrit que 21 buts pour le compte de Crystal Palace, où il a signé à l'été 2016. Dont 17 lors de sa première saison, ce qui veut dire que cela fait deux ans et demi que Benteke alterne entre blessures et inefficacité.
Pourtant, les qualités du joueur ne se sont pas évaporées. Toujours dominateur dans les duels aériens, précieux quand il s'agit de peser sur les défenseurs adverses et à l'aise dans le jeu dos au but, le Belge continue à être utilisé par Roy Hodgson, qui l'avait même intégré dans son onze de base contre Brighton et Newcastle avant de le voir souffrir d'une élongation qu'il termine de soigner. "Le trio offensif avait belle allure avec lui au centre, Jordan Ayew à droite et Wilfried Zaha sur la gauche", regrettait même son entraîneur au moment d'annoncer sa blessure.
Mais voilà, l'allure, les duels remportés et les combinaisons avec les partenaires ne suffisent pas: un attaquant se doit de marquer. C'est avec des buts et seulement des buts que se relancera celui qui avait tout pour être titulaire au Mondial 2014 avant de se blesser au tendon d'Achille. S'il doit rêver de l'Euro (après avoir joué les remplaçants en 2016 et avoir été laissé à la maison au Mondial 2018), le pivot doit surtout penser à relancer sa carrière. Et contrairement à la plupart des joueurs en manque de confiance, il semble avoir le choix. Car si l'on en croît les médias anglais, Tottenham lui ferait les yeux doux.
On pourrait penser que faire ce "pas en avant" (même si les Spurs ne totalisent actuellement... qu'un point de plus que Crystal Palace) sans avoir des statistiques qui plaident pour vous s'apparente au suicide sportif. Mais le cas de Benteke est particulier.
Il a besoin d'une équipe dominante
On l'a encore vu récemment chez les Diables: quand il évolue dans une équipe dominante, Benteke retrouve subitement la confiance. Si Tottenham n'est pas au sommet de sa forme, le club londonien offrirait plus de situations favorables à notre compatriote que Crystal Palace où il est parfois bien esseulé aux avant-postes. Il toucherait également plus de ballons dans le rectangle adverse et pourrait de nouveau placer des coups de casque dévastateurs mais aussi permettre aux Son, Alli ou Lucas Moura de combiner avec lui comme Hazard, De Bruyne ou Carrasco ont pu le faire contre Chypre. Certes, on parle là d'un adversaire modeste mais durant ce soir de novembre, le stade Roi Baudouin n'a jamais eu l'impression d'avoir à faire à un homme sevré de buts.
Kane est blessé jusque fin avril
Si Tottenham se cherche un attaquant, ce n'est pas seulement parce qu'Harry Kane est le seul véritable avant-centre du noyau. L'international anglais est surtout blessé à la cuisse depuis le début d'année et sa déchirure pourrait nécessiter des soins jusque fin avril. Ce qui devrait permettre à la prochaine recrue du club d'obtenir beaucoup de temps de jeu avant d'éventuellement céder sa place au retour de Prince Harry. Un laps de temps suffisant pour voir Benteke se remettre à faire trembler les filets de Premier League ? Rien ne le garantit, mais le changement d'environnement pourrait lui procurer le déclic dont il a besoin. Une chose est certaine, cela fait plus de deux ans que le joueur prend son mal en patience à Crystal Palace, sans parvenir à relancer la machine.
Mourinho aime Benteke...
S'il est difficile d'évaluer la faisabilité de ce transfert, tant les rumeurs s'accumulent dans les médias anglais en cette période, José Mourinho semble apprécier réellement le profil de Benteke. En tout cas, le Portugais a déjà essayé de le débaucher. C'était en 2015, quand Benteke quittait Aston Villa pour Liverpool contre 46 millions d'euros. A l'époque, Chelsea cherchait une doublure à Diego Costa et le Special One ne jurait, semble-t-il, que par le Diable rouge. Il allait finalement devoir se rabattre sur Radamel Falcao, qui fut un flop.
... et il aime utiliser tous ses attaquants
Bien sûr, à son retour de blessure, Harry Kane sera de nouveau l'attaquant n°1 du club. Mais voilà, Mourinho n'est pas du genre à se reposer sur un seul avant-centre. Si l'on prend ses meilleures saisons dans ses différents clubs, le Mou a d'abord fait cohabiter Zlatan (25 buts en championnat) et Balotelli (8 buts) à l'Inter, lors du titre de champion conquis en 2008-2009. L'avant-centre suédois filait alors au Barça et Super Mario (9 buts) devait cette fois cohabiter avec Milito (22 buts) et Eto'o (12 buts) pour le deuxième sacre consécutif du coach portugais. Au Real, lors du titre en 2011-2012, Benzema (21 buts en Liga) et Higuain (22 buts) avaient également pu apporter chacun leur pierre à l'édifice.
A Chelsea, lors de la saison 2014-2015 qui avait permis à Eden Hazard de récolter son premier titre, Mourinho s'était beaucoup appuyé sur Diego Costa (20 buts) tout en lançant Drogba (4 buts en Premier League) et Loïc Remy (7 buts) à plusieurs reprises. Et si le Portugais n'a jamais été titré à Manchester United, on notera toutefois qu'il n'a jamais vraiment bridé Rashford (7 buts) ou Martial (9 buts) malgré la présence de Lukaku (16 buts) lorsqu'il a mené les Red Devils à la deuxième place du championnat, en 2017-2018.
Ajoutez-y les compétitions européennes, que ne jouent pas Crystal Palace, et vous obtenez des possibilités supplémentaires de glaner du temps de jeu. A condition bien sûr pour Tottenham de redresser la barre.