Rezaei, l'exemple iranien à suivre : "Certains clubs européens n'ont pas toujours une image positive des joueurs en Iran"
L’Iran a beaucoup de talents et Kaveh Rezaei en est un bon exemple.
- Publié le 10-01-2020 à 06h48
L’Iran a beaucoup de talents et Kaveh Rezaei en est un bon exemple.
Nous sommes le 15 juin 2017, quand le Sporting Charleroi annonce officiellement l’arrivée du meilleur passeur du championnat iranien. L’attaquant en question a inscrit 13 buts et réalisé 13 assists durant la saison avec Esteghlal FC et s’appelle Kaveh Rezaei. En Belgique, les observateurs sont sceptiques sur la venue de cet Iranien de 25 ans. Deux ans et demi plus tard, le buteur a eu le temps d’exploser une première fois avec Charleroi, d’accrocher un beau transfert à Bruges avant de se montrer à nouveau étincelant au Pays noir cette saison. De quoi faire taire les mauvaises langues sur la filière iranienne, qui a depuis amené d’autres joueurs au Sporting avec Gholizadeh, Noorafkan et Delfi. "En Iran, le football est le sport numéro 1", explique Kaveh Rezaei. "Dans mon enfance, l’équipe nationale iranienne me faisait rêver. Quand on vit dans un si grand pays, on se dit que ce sera difficile d’arriver au plus haut niveau. En tant que jeune, j’ai débuté à 10 ans dans ma ville d’origine avant d’aller dans l’une des meilleures académies d’Iran. Mon objectif était d’être meilleur de jour en jour et de montrer ce que je valais. En attendant de recevoir ma chance…"
Pendant plusieurs saisons, Kaveh Rezaei a fait ses dents au sein du championnat iranien. "Le championnat a un niveau vraiment pas mal", analyse le Carolo. "En Iran, il y a beaucoup de talents qui attendent de recevoir leur chance. Les règles imposent un certain nombre d’Iraniens dans les équipes, ce qui fait qu’il n’y a pas beaucoup d’étrangers. Cela permet aux jeunes du pays de se montrer. La grande différence avec la Belgique se situe au niveau physique. Dans le championnat belge, les duels sont très durs et les joueurs se battent chaque minute lors d’un match. En Iran, les contacts sont moins nombreux."
Ses prestations personnelles ont permis à Rezaei d’être appelé à plusieurs reprises par l’équipe nationale d’Iran et d’arriver ainsi au Pays noir avec le statut d’international. "Notre équipe nationale montre de très belles choses ces dernières années avec de belles prestations à la Coupe du monde 2018" , commente celui qui n’a pas été retenu par cette compétition malgré une saison en boulet de canon à Charleroi. "L’Iran s’est amélioré mais devrait encore atteindre un plus haut niveau dans les années qui viennent car nous avons de vrais talents qui peuvent rehausser le niveau de l’équipe. Ils cherchent pour le moment un nouveau coach (NdlR : depuis le départ de Marc Wilmots) et j’espère que ce choix sera judicieux pour le futur de l’équipe nationale. Personnellement, c’est toujours un honneur d’être sélectionné. Si je suis à nouveau appelé, j’irai avec grand plaisir. Je n’ai pas pu participer à la Coupe du monde car c’était un choix du coach. J’ai accepté cette décision, je l’ai respectée et j’ai depuis tourné cette page."
Depuis son arrivée en Belgique, Kaveh Rezaei a été suivi par d’autres joueurs de son pays. À Charleroi mais aussi dans d’autres clubs, avec des joueurs comme Rezaeian, qui avait déposé ses bagages du côté d’Ostende, ou Mohammadi à La Gantoise. "On peut voir que beaucoup d’Iraniens saisissent leur chance pour venir en Europe et spécialement en Belgique" , avance le buteur de 27 ans. "Ils ont ainsi la capacité de montrer qu’il y a de la qualité en Iran. Il n’y a pas un grand écart entre le championnat iranien et le championnat belge. Les Iraniens attendent simplement qu’on leur offre une chance. Je suis content pour ceux qui ont réussi à trouver une équipe en Europe car ils le méritent."
Malgré cela, aucun grand club européen ne compte encore un Iranien dans ses rangs. Pour Kaveh Rezaei, les clubs devraient pourtant beaucoup plus s’intéresser à ce qu’il se fait dans son pays. "Si vous regardez simplement l’équipe nationale, vous verrez qu’il y a du talent" , avance le Zèbre. "Je pense que les clubs européens n’ont pas toujours une image positive des joueurs iraniens. Peu de clubs européens viennent scouter en Iran. Ils ne connaissent donc pas le vrai vivier de talents qu’il y a là-bas. Heureusement, la Belgique est très positive à l’égard des Iraniens. Si plus de clubs s’intéressent dans le futur à notre pays, nous verrons bientôt des Iraniens dans des grands clubs car beaucoup sont talentueux et mériteraient de jouer au plus haut niveau."
Et la réussite de Kaveh Rezaei à Charleroi n’en est qu’un exemple…